Sunday, June 6, 2010

Le gouvernement te chasse mais nous, nous ne te chassons pas

Photo D'Iwacu-Burundi.
Source: Journal Iwacu
Dans les jardins de l'hôtel Ubuntu, les visages étaient graves. Même si Pacifique Nininahazwe,le délégué général du FORSC, a dit que ce n'était pas une soirée « d'adieu », tout le monde a compris que le moment était particulier. Ok, pour reprendre les mots de Nininahazwe, ce n'était qu'un « au revoir » mais avec un ton qui donnait la chair de poule, les mots étaient forts: « Nous nous ne te chassons pas Neela, sache que tu restes dans le cœur des milliers de Burundais.» Neela Ghoshal, représentante de Human right watch a été expulsée par le gouvernement Burundais le 18 mai 2010. Pacifique Nininahazwe est revenu sur l'engagement de Neela Ghoshal. Selon lui, celle-ci n'a ménagé aucun effort pour défendre les droits des plus faibles pendant les trois ans qu'elle vient de passer au Burundi. Plusieurs cadeaux, dont « un diplôme d'honneur » lui ont été décernés par les associations Burundaises de la société civile.

On peut chasser Neela du Burundi mais pas le Burundi de Neela


Neela Ghoshal a pour sa part remercié le peuple burundais en général et ces associations en particulier pour leur franche collaboration et leur accueil. « J'ai été bien accueilli et bien accompagné tout au long de mon séjour ici. C'était une expérience enrichissante », a-t-elle souligné.
Selon elle, on peut « la chasser du Burundi mais on ne peut pas chasser le Burundi de son cœur. » La chercheuse de Human right watch a ensuite exhorté ces associations à continuer la lutte pour les droits humains. Elle a promis que son organisation va continuer de plaider pour que le gouvernement du Burundi revienne sur sa décision.
Rappelons que la décision d'expulser Neela Ghoshal lui a été communiqué à travers une lettre datée du 18 mai 2010 par Augustin Sanze, ministre burundais des Relations extérieures. Il informait la chercheuse que le gouvernement annulait son agrément en tant que représentante de Human Right Watch au Burundi. La lettre demandait qu'elle cesse aussitôt ses activités et qu'elle quitte le pays définitivement d'ici le 5 juin.
Dans la même lettre, le gouvernement indiquait avoir pris cette décision sur base des critiques du récent rapport de Human right watch sur la violence politique dans la période pré-électorale. Le gouvernement a affirmé, entre autres, que le rapport faisait preuve d'un parti prie contre lui et le parti au pouvoir.
Plusieurs ambassadeurs et diplomates accrédités au Burundi (Belgique, France, Allemagne, Etats-Unis,le BINUB, etc) étaient venus s'associer avec la société civile burundaise attristée par l'expulsion d' une collègue déterminée. Les diplomates ont pris la parole pour louer les qualités de Neela mais aussi pour lancer un message en faveur du respect des droits de l'homme.

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