Opinion de Nsengiyumva Vincent -
Source: Burundi Tribune
Introduction
Nous sommes en 2006 quand une délégation imposante du FNL arrive sur le sol Tanzanien. Son objectif immédiat est l’arrêt des hostilités et intensifier plutôt la guerre politique et diplomatique. Rwasa, stratège renommé, reformule déjà les conditions de l’échec de l’adversaire. Totalement désorganisé, le parti au pouvoir agit comme un ours coincé. Désormais, il est battable. Aux urnes. Le FNL veut aussi s’approprier du processus de la paix, une chose que le parti présidentiel lui permet, à la surprise générale. Compromis après compromis, Rwasa créer facilement l’image d’un homme politique raisonnable alors que l’intransigeance du gouvernement s’accentue. Ainsi, Dar Es Salam marque la première phase vers la conquête du pouvoir, cette fois-ci par des moyens démocratiques. Le reste est connu : arrivée du leadership du FNL à Bujumbura, changement d’appellation, démobilisation des combattants (en cours), mobilisation populaire d’envergure dans toutes les provinces du pays etc. Bref, face à un „ Aigle« mouillé, entièrement déplumé et complètement désorienté, quand le FNL entre dans la danse, la surprise risque d’être bouleversante.
Une coalition CNDD-FDD& avec qui? La vérité est que les législatives de 2010 risquent de ne pas produire un parti unique majoritaire. Aussi, les présidentielles ne seraient tranchées qu’au deuxième tour. Conséquemment, dans les prochaines échéances, il faut absolument une coalition robuste pour gagner, et assez stable pour gouverner. Malheureusement, à part la multitude des partis politiques du style „ one man party« proliférés par le pouvoir en place, les choix du CNDD-FDD sont largement limités et il risque de jouer seul contre tous ou même contre lui-même suite à ses querelles internes continuelles. Il faut aussi dire que même dans la défaite, pour retenir le statu d’un acteur politique important et incontournable, le parti de l’ambassadeur Ngendakumana aura besoin de former une coalition. La question de plus en plus vraisemblable à poser n’est plus de savoir si le Docteur président et son parti remporteraient les urnes de 2010. Elle serait plutôt de savoir quelle sorte de coalition qui, au sein de l’opposition actuelle, sera appelée par le peuple à former le prochain gouvernement.
Une coalition FNL-FRODEBU pour former le prochain gouvernement ?
Au risque de se prononcer prématurément sur une question qui, dans une année, sera soumise au peuple souverain du Burundi, il faut dire que tout analyste politique avec qui nous avons échangé à ce sujet estime cette possibilité plus que probable. Une coalition FNL-Frodebu formerait le prochain gouvernement! En effet, c’est avec des multiples atouts que le FNL entrera officiellement sur la scène politique. Ses milliers de combattants en démobilisation sont avant tout des mobilisateurs politiques et idéologiques. Convaincus et surtout convaincants, ils trouveront dans la population un grand nombre d’autres sympathisants incluant des ex-prisonniers FNL tout aussi déterminés à parcourir le pays, même à pied et sans paye. Car, disent-ils, „ le respect de leur droits et liberté dépend de la victoire de leur parti«. Le sentiment au Frodebu est similaire. L’expérience de l’ancien président Ndayizeye (et plusieurs membres de ce parti) n’est pas surtout à répéter. Pour le Frodebu, le FNL présente une complémentarité qu’aucun autre parti ne peut lui donner: la balance de la force au sein des institutions de défense nationale. Pour lever toute équivoque, certains parlent même déjà de la possibilité d’une coalition FNL-Frodebu dès le premier tour aux présidentielles. Wait and see.
Conclusion
‘Si l’histoire est de votre côté, soyez du côté de l’histoire, sinon étant du côté opposé, elle est redoutable et sans merci!’ Voila une leçon qui a échappé à nos dirigeants actuels. Comme clin d’Sil à nos dirigeants de demain, „souvenez-vous que gagner les élections est un acte diamétralement opposé à l’acte de gouverner. Pour gagner, il faut se définir comme l’antithèse de l’opposant. Mais pour gouverner, il faut rassembler toutes les forces du pays au nom de l’intérêt national. Et d’ailleurs en démocratie on est voté par une partie de la population mais on gouverne au nom du pays entier«, nous a lancé un fonctionnaire d’Etat visiblement lassé par la cécité politique de certains politiciens. Et demain, si le peuple le veut bien, on espère un changement. Cette fois-ci vers un pays plus inclusif et un leadership plus rassembleur! Un pays où on ne doit pas choisir entre la liberté d’expression ou la prison. Il faudra peut-être attendre demain, quand le FNL entre dans la danse. Mais entre temps, l’espoir c’est tout ce qui nous reste et on le gardera.
2 comments:
FNL izocinda amatora neza
Nkuru, uraraba neza intsinzi iragiye
Post a Comment