Friday, May 22, 2009

Wibaza iki? Tora!

Hasigaye ikiringo kitarenga umwaka ngo abarundi basubire kwitaba amatora. Ntawokwibagira yuko ukwiyamamaza vyama bijana no kwemera ubuki kubazi kwegeka no kubatazi kwegeka. Ikigaragara n'iki? N'uko ubu mugihugu abarundi benshi barashobora kuryama bugaca, Abana baraja ku mashure, abanyagihugu basanzwe bakitabira imirimo yabo, abari hanze bariko baratahuka.... Ntawokwirengagiza ko vyinshi bikenewe gukorwa: abarundi benshi bari mu bukene butagira izina abandi nabo bariko baratunga bitagira uko bivugwa, ibirwanisho vyandagaye mu gihugu, ubutungane butigenga, gusahura itunga ry'igihugu izuba riva...
Aho igihugu kigeze twese turahazi, dushaka rero tukubaze:
Menya neza, mu Burundi hari imigambwe irenga mirongo ine. Ntiwitinye kuko ntazina ryawe dusaba, ariko urashobora kwongerako "comments"

None hamwe woba uri mubazotora, wewe uzokwishimiza iki mu kuguhitamwo uworongora igihugu?




Murakoze guhitamwo:
Vugaduhabwe!

Wednesday, May 20, 2009

Opinion de Gratien Rukindikiza sur la direction de l'EAC

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 19/05/2009

L'humiliation du Président de son pays n'est pas une chose facile à digérer. Le Président de la République représente toujours les Burundais. Qu'il soit dictateur, corrompu, assassin, il reste toujours Président d'un pays.

Le Burundi est entré dans la communauté de l'East Africa il y a plus de deux ans. Votre site Burundi News avait critiqué cette entrée sans préparation. Nous avions affirmé que le Burundi serait perdant dans cette communauté faute de préparation. Il est le seul pays francophone dans cette communauté où la langue de travail est l'anglais. Il n' y a pas de milliers de Burundais, capables de travailler à l'aise, négocier des dossiers techniques en anglais. Le dossier d'entrée du Burundi dans l'East Africa a été négocié par le Rwanda à la place du Burundi, faute de compétence.

Le Président Nkurunziza humilié par ses pairs

Après la présidence rwandaise de l'East Africa, c'était le tour du Burundi de présider cette communauté régionale. En règle générale, tout se passe automatiquement. Même en Europe, les nouveaux entrants peuvent présider l'Union Européenne. Pourtant, la présidence de l'East Africa vient d'échapper au Burundi au profit du Rwanda. Le Président Kagame se voit reconduit dans les fonctions de la Présidence de cette communauté à la place du Président Nkurunziza.

Les quatre Présidents de l'Ouganda, la Kenya, la Tanzanie et le Rwanda ont estimé que le Président Burundais n'avait pas la capacité de diriger cette communauté en cours de changement. Il suffit de regarder ce qui se passe au Burundi pour comprendre les doutes de ces Présidents. Ce refus de confier cette présidence au Président Nkurunziza humilie surtout le Burundi.

Des ministres incompétents et des conseillers défaillants

Cette humiliation du Président Nkurunziza est surtout imputable aux deux ministres chargés de ce dossier à savoir celle de l'Intégration Régionale et celui des affaires étrangères. Ils auraient dû anticiper la décision des chefs d'Etat de cette communauté et éviter l'humiliation au Président Nkurunziza. Il aurait été difficile de changer la perception du Président Nkurunziza par ses pairs. Le rôle même du Président burundais est trop grand pour lui. La communauté East Africa serait pire au niveau de ses prestations.

Les deux ministres et ses conseillers auraient pu choisir une stratégie qui honore le Burundi et son Président. Ils auraient dû suggérer au Président de prendre les devants en annonçant qu'il ne pouvait pas assumer cette présidence dans une période pré-électorale. Il aurait pu expliquer qu'il serait trop pris par la préparation des élections et la campagne électorale. La communication aidant, le message serait passé comme une lettre à la Poste.

Burundian albino murders denied

The trial has begun in Burundi of 11 defendants accused of attacking and killing 12 albino people, starting with the murder of a young girl.

It is thought to be the first trial linked to the recent spate of albino killings in East Africa, which has claimed more than 50 lives.

The 11 denied charged of murder and attempted murder.

Police believe albino body parts are smuggled out of Burundi and sold in Tanzania, to be used in witchcraft.

Magic potions

If convicted, the defendants could be sentenced to life in prison.

Witchdoctors in the region tell clients that potions made with albino body parts will bring them luck in love, life and business.

In addition to the killing of albinos in Burundi, more than 40 albinos have been killed in Tanzania.

An association campaigning for the rights of albinos in Burundi says the authorities are now taking the killings seriously, but more needs to be done.

At least 200 people have been arrested over the trade in Tanzania, but none has been convicted.
Source: BBC News

Friday, May 15, 2009

Un Burundais sur 20 est aujourd’hui diabétique

Un Burundais sur 20 est aujourd’hui diabétique : les enfants parce qu’ils mangent trop de bonbons, les adultes parce qu’ils boivent trop de bière. Médecins, nutritionnistes et association des consommateurs tirent la sonnette d’alarme.

Tous les soirs, les mamans de Jonathan, 6 ans et Guido, 8 ans, deux enfants de Bwiza, une commune de Bujumbura, leur rapportent bonbons, biscuits ou chocolats. "Sinon, nos enfants ne nous saluent pas et refusent de nous parler", précise l’une d’elles, persuadée que ces produits favorisent la croissance de son petit. Honnery, lui, n’a que 3 ans mais les dents déjà très abîmées à cause des sucreries. "Même les visiteurs ne s’aventurent pas à venir sans lui amener des biscuits ou des bonbons, sinon il les boude", affirme sa maman.
Importés d’Asie et vendus très peu chers (10 Fbu l’unité soit 0,01 $), les bonbons ont la cote auprès des enfants burundais. Par ignorance, beaucoup de parents cèdent aux caprices de leur progéniture et n’ont pas conscience des conséquences désastreuses sur la santé de cette consommation excessive de sucre. P. Nimpagaritse, adulte, voit aujourd’hui les conséquences de sa consommation excessive de bonbons dans sa jeunesse : ses dents sont toutes cariées. "Comme j’étais toujours le premier de la classe, un prêtre du coin avait l’habitude de me donner des sachets remplis de bonbons. Je me rends compte désormais qu’il s’agissait de cadeaux empoisonnés, mais il n’en avait pas conscience et moi non plus", raconte-t-il. Le sucre présent dans la bière fait également des ravages chez les adultes, grands consommateurs. Résultat : aujourd’hui un Burundais sur 20 est diabétique, soit près de 385 000 personnes. Ils étaient moitié moins nombreux il y a seulement cinq ans.

L’alcool tue comme le sucre
Le diabète survient lorsque le pancréas ne synthétise pas assez d’insuline (une hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang) et que le sucre n’atteint plus les cellules à qui il fournit de l’énergie, mais reste en excès dans le sang. Artères et veines en souffrent, de même que les nerfs. C’est ainsi que les yeux peuvent être touchés et que les blessures ne peuvent se cicatriser, nécessitant souvent des amputations. Le Centre de lutte contre le diabète (CELUCODIA) a déjà accueilli plus de 4 000 malades venus de toutes les provinces du Burundi. Selon le responsable de ce centre, le Dr Frédéric Nsabiyumva, les causes de la maladie sont une alimentation déséquilibrée, ainsi que le stress qui accélère la production de certaines hormones nuisibles, l’hérédité et certaines maladies virales. "Les gens qui risquent de développer du diabète sont ceux qui restent trop longtemps assis dans les bureaux, consomment de l’alcool de manière exagérée, naissent avec une prédisposition à la maladie et les femmes qui mettent au monde des enfants trop gros (dépassant 4 kilos)", précise le docteur Théodore Niyongabo du Centre hospitalo-universitaire de Kamenge. Dans cette structure de soins, les femmes qui accouchent de gros bébés subissent systématiquement un test de diabète, car elles peuvent le transmettre à leurs bébés.
Les hommes qui consomment trop de boissons alcoolisées sont aussi touchés par ce mal, sans toujours vouloir le prendre en compte. SN, un alcoolique, préfère se mettre en danger plutôt que d’arrêter de boire. "Même si j’ai eu la jambe amputée à la suite des complications du diabète, je prends mes 4 Amstels (65 cl) en moyenne par jour car, sans alcool, je ne trouve pas le sommeil", affirme-t-il.
Au terme d’une étude réalisée en avril dernier, l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO) lance des messages par affiches et radios, déconseillant les sucreries en précisant qu’elles font grossir énormément et réduisent le système immunitaire. Pour le porte-parole de l’ABUCO, Pierre Nduwayo, les sucreries sont des armes ignorées, mais qui tuent à petit feu. Il est fréquent de croiser à Bujumbura des enfants obèses sans que personne ne s’en rende compte. C’est le cas d’un enfant de la commune de Gihosha, qui réclame des biscuits à tous les passants. À 11 ans, il pèse 55 kilos, ce qui fait la fierté de ces parents, mais hélas, son futur malheur.

Plus de sport, moins de sucre.
Pour diminuer les risques de maladies liées au sucre, le docteur Aloys Niyongabo, nutritionniste, conseille de faire du sport, de boire beaucoup d’eau et moins de boissons alcoolisées. Certains habitants de Bujumbura l’ont compris et s’organisent pour pratiquer ensemble la course à pied ou la marche pendant le week-end. "Peu d’alcool et de sucre, beaucoup d’eau et de sport, c’est ma devise !", lance l’un d’entre eux, membre du club de sport "Les Amis de la Montagne". "Les caries doivent également être prévenues par le brossage au fluor qui élimine la plaque de sucre sur les dents", ajoute Niyongabo.
Pour lui, les adultes qui mettent beaucoup de sucre dans le thé ou le café, sont eux aussi en danger. "Mieux vaut consommer un peu de sucre naturel comme celui provenant du miel ou de la canne à sucre", conseille-t-il. Il souhaiterait voir la mise en place d’une vaste campagne d’explication sur le danger des sucreries et des boissons alcoolisées ainsi qu’un dépistage régulier du taux de glycémie (sucre) dans le sang, ce qui est un examen simple, praticable partout.

Source:par Anaclet Hakizimana de Burundi Tribune

Friday, May 8, 2009

Refugee Camps to close in Western Tanzania

BUJUMBURA, 8 May 2009 (IRIN) - The last camp for Burundians in western Tanzania will be closed after the repatriation of at least 50,000 refugees in June, the UN Refugee Agency (UNHCR) said.

"With this repatriation and reintegration, a new page will be turned for Burundi; this will certainly boost its development," Bo Schack, the UNHCR representative in Burundi, told a news conference in the capital, Bujumbura.

The number included 25,000 people who fled Burundi in 1972.

The decision to close the camps was agreed by a tripartite commission comprising officials from Burundi, Tanzania and UNHCR, Schack explained on 7 May.

With regard to fears that the returnees would struggle to access education, health services and, especially, land, he said the government and its development partners were preparing for these challenges.

"We have a better understanding of the context and situation; there is a strong political will," Schack said.

Burundi was also preparing to repatriate 5,000 refugees from the Great Lakes region, including 2,000 in Rwanda. A tripartite commission had met in Kigali, the Rwandan capital, and decided to start the operation in mid-May.

Congolese refugees

The UNHCR official also announced that a new camp for Congolese refugees would be opened in Burundi's eastern province of Ruyigi, with a capacity of 8,400. Burundi hosts 27,000 Congolese refugees - 18,000 of them in camps located in Gasorwe in northeastern Muyinga province; Songore in northern Ngozi province and Mwaro, in the central Mwaro province. All these camps are already full. Another 9,000 Congolese refugees live in Bujumbura suburbs.

A technical committee comprising UNHCR, Burundian and Congolese officials, met in Bujumbura in August 2008 to work out an accord that would allow the voluntary repatriation of Congolese refugees.

The coordinator of the office for the protection of refugees in Burundi's home affairs ministry said his country welcomed Congolese asylum-seekers. Col Didace Nzikoruriho said 150 Congolese who were given the status of refugees would be transferred to the new camp in Ruyigi in May.
Nzikoruriho also said Burundi had updated its laws to comply with international conventions. Asylum-seekers were now informed, as soon as they arrived, of the procedures to request asylum. They also had the right to appeal if the request is rejected.

Schack said the rate of repatriation to Burundi had increased after UNHCR started giving returnees incentives. "Those who have volunteered to return before mid-May will get 50,000 Burundi Francs [US$41]," Schack said.

In 2008, the agency repatriated 95,000 refugees. It resumed the return of the 1972 refugees on 22 April, after suspending the activity in December 2008 in order to build temporary shelters for the returnees.

http://www.irinnews.org

Thursday, May 7, 2009

L’opposition accuse le camp présidentiel d’avoir créé une milice

BUJUMBURA - Le principal parti d’opposition burundais, le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), a accusé mardi le camp présidentiel d’avoir créé une milice et de pratiquer des assassinats ciblés, lors d’une conférence de presse à Bujumbura.(©AFP / 05 mai 2009 17h07)

"Nous avons des preuves sur le réarmement des ex-combattants de ce parti, nous avons des preuves que la documentation (police présidentielle) a déjà assassiné des dizaines de personnes, nous avons des preuves que le parti présidentiel a créé une milice", a affirmé le président du Frodebu, Léonce Ngendakumana.

M. Ngendakumana a porté ces accusations contre le Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) au cours d’une conférence de presse à laquelle assistaient plusieurs diplomates occidentaux.

Le CNDD-FDD, vainqueur des élections générales de 2005, est issu de la principale rébellion hutue du Burundi, devenue parti politique en 2004. Officiellement, ce parti s’est séparé de ses ex-combattants dont une partie avait été intégrée dans l’armée et la police et l’autre avait été démobilisée.

Des élections générales sont prévues en 2010 au Burundi, petit pays des Grands Lacs qui tente de sortir depuis 2006 de 13 ans d’une guerre civile ayant fait au moins 300.000 morts.

"La machine politico-militaire du parti présidentiel se perd dans des menaces politiques (...) des assassinats et des tueries sélectifs, la création et l’entretien d’une milice dite Imbonerakure (ligue des jeunes du parti CNDD-FDD) et le réarmement de leurs anciens combattants", a-t-il dénoncé.

"Tout ceci n’est pas de nature à assurer des élections libres et démocratiques en 2010 et si rien n’est fait (...) il faut s’attendre à la violence bien sûr", a-t-il averti.

Aucun responsable du parti présidentiel burundais n’était joignable mardi pour répondre à ces accusations.

Plusieurs associations de la société civile ont déjà attiré l’attention sur "les entraînements militaires" dispensés aux membres de la Ligue des jeunes du CNDD-FDD, ainsi que leur utilisation comme auxiliaires de l’administration et de la police, dans plusieurs provinces du Burundi.

L’ancien président du Burundi et l’un des principaux responsables du Frodebu, Domitien Ndayizeye, seul candidat déclaré jusqu’à présent à l’élection présidentielle, est considéré comme l’un des principaux rivaux du président Pierre Nkurunziza, qui devrait briguer un deuxième mandat, selon des sources concordantes.

Saturday, May 2, 2009

2010:De sages conseils.

Par: par Elyse Ngabire & Guibert Mbonimpa
Journal Iwacu-Burundi

La campagne pour 2010 a déjà commencé pour certains partis politiques. Le scénario kenyan est encore dans les mémoires. Le Journal Iwacu a rencontré trois anciens Chefs d’Etat burundais. De sages conseils:P

résident Sylvestre Ntibantunganya: « Le processus électoral doit être compris par tous les protagonistes »
Confiant, Sylvestre Ntibantunganya rassure : « Les Burundais diffèrent des Kenyans et des Zimbabwéens pour plonger dans les mêmes catastrophes politiques. Notre pays a des hommes et des femmes responsables, des Bashingantahe partout dans tous les secteurs. »

Selon lui, les élections de 2010 sont déterminantes, stratégiques et chaque Burundais devrait les garder dans ses préoccupations : « D’abord, le peuple burundais va conclure définitivement un accord de paix, d’une part avec lui-même et avec les protagonistes du pouvoir, d’autre part. Ensuite, ces élections interviendront à quelques mois de la mise en place de la fameuse fédération des Etats-Unis d’Afrique.»
En 2010, ajoute-t-il, il se pourrait qu’on élise le Président de la République et les administrateurs au suffrage universel direct même si ce n’est pas encore décidé. Ainsi, le processus électoral doit être compris de tous les protagonistes.
A cet effet, Sylvestre Ntibantunganya demande aux leaders politiques d’être attentifs et tolérants pour le bon déroulement des élections. A la Société civile, aux Eglises catholique, protestante, musulmane et aux médias, de bien accomplir leur tâche en vue de garantir le caractère démocratique des élections.
Quant aux autorités en charge du ministère de l’Intérieur, le Président Ntibantunganya estime que dans un contexte électoral au Burundi comme ailleurs, il ne faudrait pas qu’elles confondent leur responsabilité, leur pouvoir et leur prérogative à ceux assignés à la CENI: « Le ministère de l’Intérieur jouerait correctement son rôle s’il trouvait une démarche où il agirait synergiquement avec les forces ci- haut citées afin de promouvoir le caractère libre et indépendant des élections. »
L’armée et la police sont des éléments importants pour crédibiliser les élections de 2010. Les deux corps doivent « agir de la façon la plus républicaine. Les forces de Défense et de Sécurité sont là pour les Burundais et non pour un quelconque pouvoir.
Le Président Ntibantunganya apprécie le pas déjà franchi par les Corps de sécurité : « Nos policiers et militaires seront à la hauteur de leur tâche quand on se rappelle comment ils se sont comportés au lendemain de la signature des différents accords de paix et lors de leur intégration. Si les politiciens devaient faire comme eux, il n’y aurait pas de problème. Tout le monde a salué la tolérance qui les a guidés. Aujourd’hui, ils doivent continuer dans la même voie, en se mettant à l’écart de toutes les tentations politiciennes. »

Président Domitien Ndayizeye: « Que les politiciens soient préparés à sortir des élections la tête haute!»Selon lui, la responsabilité première pour éviter le syndrome kenyan incombe aux institutions politiques : « Que les forces politiques (Assemblée Nationale, Sénat, Gouvernement) appliquent et respectent l’esprit et la lettre de l’Accord d’Arusha et surtout de la Constitution votée par le référendum du 18 mars 2005. Il s’agit là du premier texte fondamental - issu de larges consultations-, qui stabilise notre pays et rassure. »

Il considère que toute tentative pour éviter ce syndrome sera vaine si « les différents acteurs politiques et leurs collaborateurs, une fois au pouvoir, ne sont pas préparés à en sortir la tête haute, en vertu des nouveaux résultats électoraux et de la loi. »

Il exhorte les Corps de Défense et de Sécurité à la neutralité qui sied à leur fonction : « Que la Police et l’Armée, particulièrement les éléments issus de l’ancien mouvement CNDD-FDD, gardent leur professionnalisme en refusant de se faire manipuler par des politiciens durant cette période préélectorale et électorale. En outre, cette attitude les stabiliserait professionnellement, suite à des mutations politiques possibles au lendemain des élections. »

Il attribue un rôle prépondérant à la CENI pour prévenir ce scénario catastrophe : « Que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) assume et organise les élections de manière impartiale, démocratique, libre et transparente (bulletin unique, présence de toutes les forces politiques en compétition, timing,…). Elle doit aussi prendre toutes les dispositions pour assurer son indépendance et la sécurité des élections, y compris un recours à un apport extérieur si nécessaire. » Du reste, il conseille à l’administration territoriale de ne pas s’immiscer dans les attributions de la CENI mais plutôt de lui faciliter le travail par la disponibilité de ses structures.
Par ailleurs, il estime qu’il y a un préalable majeur à la tenue de ces élections : « Que la CENI, le Gouvernement et la Communauté Internationale effectuent le désarmement général de la population sans délai. Ainsi, nous pourrions reconquérir notre statut de pays modèle en gestion des conflits. »

Président Pierre Buyoya: « Que chaque acteur joue correctement son rôle… »Le Président Pierre Buyoya estime que le Gouvernement est le premier garant dans la création des conditions de sérénité : la sécurité, la liberté des mouvements des uns et des autres.

Quand on parle de formation de milices presque partout dans le pays, poursuit-il, le Gouvernement devrait être vigilant puisque les actions d’une milice sont incontrôlables même par celui qui l’a mise en place. Président Buyoya affirme qu’il connaît des Etats qui ont créé des milices mais qui n’ont pas pu les gérer.
Au Gouvernement, il demande d’arrêter ce phénomène sinon la responsabilité lui incombera. Selon Pierre Buyoya, le Gouvernement et la CENI ont intérêt de bien organiser les élections, d’établir un calendrier raisonnable, encadrer la population et sanctionner ceux qui perturbent l’ordre public quelle que soit leur nature.
Aux partis politiques, Président Pierre Buyoya trouve que leurs leaders ont une tâche énorme en ce qui est du contenu et de la transmission de leurs messages. Ils doivent éviter des dérapages dans leurs discours pour éviter des tensions. Les leaders politiques ont une grande responsabilité envers leurs militants. Le comportement de ces derniers dépend de la manière dont leurs leaders les ont sensibilisés.
Quant à la CENI, l’ancien Président la considère comme principal acteur dans le processus électoral. Ainsi, elle doit agir en bon père de famille : « La CENI doit associer tous les concernés. La transparence, l’impartialité, etc. doivent guider cet organe. Elle est supposée être le gendarme entre les partis politiques et le Gouvernement d’une part, et les partis politiques entre eux, d’autre part. Elle doit agir de telle sorte qu’il n’y ait pas de trouble dans le pays et informer des gens régulièrement pour que des solutions soient vite trouvées.»
Pour le Président Pierre Buyoya, si ces trois principaux acteurs jouent chacun correctement son rôle, il n’y a aucun doute, les élections pourront bien se passer. Toutefois, l’ancien Président rappelle le rôle incontournable des médias et des associations regroupées au sein de la Société Civile: « Les médias peuvent parfois inciter à la haine. C’est pourquoi eux aussi sont invités à ne pas mettre plus l’accent sur les divergences mais essayer de calmer le jeu politique. »
La Société civile, précise-t-il, a la responsabilité de faire pression sur les différents acteurs ci- haut cités.
Pierre Buyoya garde espoir : « Bien mener des élections, c’est notre tradition. Depuis 1961, des élections se sont bien déroulées. Aucun conflit n’a jamais éclaté et les résultats ont été acceptés par toutes les parties. Que chaque acteur joue correctement son rôle et on aura échappé au syndrome kenyan !»