Burundibwiza.com mise à jour, le 18 Février 2010
L’administration locale serait maître de ce trafic, le Cndd-Fdd aurait une main dedans et les rapatriés se lèvent pour dire non. Seront-ils entendus ?
Depuis belle lurette, l’on s’en parlait de bouche à oreille sans pouvoir hausser le ton mais la vérité se dévoile peu à peu. Au matin de ce mercredi, une cinquantaine de rapatriés s’est présentée au bureau de la Ligue Iteka pour dénoncer l’emprisonnement d’un des leur qui croupit dans le cachot de la police pour avoir oser dire non à l’administrateur face à l’ordre de sortir de sa maison à Buzimba dans la zone de Gatete il y a plus d’une semaine. Dans cette magouille, l’Administrateur serait de mèche avec le conseiller économique du Gouverneur de Bururi, Mr Budurugunyi lui aussi originaire de cette zone. Une source sous couvert d’anonymat dans la manif a révélé que deux maisons auraient déjà passé sous la propriété de la seconde main à une valeur de deux millions chacune. Mme Béatrice Havuginoti, gouverneur de Bururi semble avoir été contournée et agirait pour le moment comme étant en face des rapatriés récalcitrants et en situation irrégulière.
Ces maisons au nombre de 400 ont été construites par le HCR depuis 2008 et la population bénéficiaire rapatriée les attendait sur place dans des bâches et huttes de fortune. La Commission des terres et autres biens qui les avait installé temporairement sur cette même partie le long des routes Buzimba et Busebwa s’était rendu compte que leur zone avant le départ en exil était bien à cet endroit, ce qui faciliterait leur réinsertion sans problème. La course à la dépossession dans laquelle s’est lancé l’administrateur depuis peu vise à faire sortir par force les occupants pour procéder à l’installation d’autres bénéficiaires, une catégorie baptisée " autres vulnérables " selon nos enquêtes sur le terrain. Or ce groupe fictif qui a toujours servi de fuite et de faute des administratifs lors de la distribution des aides regorge une équipe des avant-gardes pour bénéficier des biens qu’ils restituent à ces
mêmes chefs qui les ont mandaté moyennant certaines commissions. Des témoignages divers donnent des cas précis dans le premier village des rapatriés construit à Mutambara où on s’est rendu compte à la fin de l’installation de quelques rapatriés qu’un bon nombre de maisons appartenaient à des richards de Rumonge qui les ont acheté aux distributeurs ayant l’administration communale dans leur main.
D’autres sources parlent de la coquille du parti au pouvoir qui couvre la fraude et manigance avec les représentants de ces rapatriés pour pactiser avec l’administration sur cette vente illicite. Un certain Masumbuko Athanase, Président de l’Union des Rapatriés du Burundi URB en sigle, une association purement locale et le Chef de Zone de Buruhukiro qui est en même temps président du Cndd-Fdd dans la commune sont cités au premier chef. Les mêmes sources pointent du doigt le Chef de zone de Gatete Mr Hakizimana Alexis d’être non loin du centre de ce trafic. Ce dernier résistant de la coulée massive des membres de l’administration communale au Cndd-Fdd étonne sur ce fait le reste de ses compagnons politiques du Frodebu. Quoi de plus normal c’est au rendez-vous des corrompus et des corrupteurs et les convives se la coulent douce. Ce chef de zone aurait amené ses proches de Vyanda pour une occupation temporaire de trois belles maisons bien choisies qu’il voudra posséder après l’accalmie de la situation. "D’ailleurs, s’en moque un de ses amis, sa fortune monte comme un champignon et il s’est permis d’acheter des voitures au jour le jour". Serait-il entrain de manger les œufs de Gungere, cet oiseau mythique de la croyance burundaise dont on se couvre ironiquement les ailes pour jouir de la sueur du front du contribuable burundais? Il répondra lui-même de ses actes comme les autres et le temps comme l’histoire n’épargne pas. Plus il nous approche de la fin du compte à rebours plus il devient court. Et plus il devient court plus il fait peur. Ces rapatriés sont des compatriotes comme tout le monde, ils ont quitté leur terre natale sans le vouloir et ils ont jugé bon d’y revenir pour jurer à jamais de ne plus la quitter par les urnes. "Nous sommes prêts à dire non à ces vendeurs de mensonges qui nous promettaient lait et miel sur le sol tanzanien au cours d’incessantes visites pour tirer profit des frais de mission du HCR ; nous sommes venus et nous avons vu", murmurait pour se faire entendre une des vieilles mamans sous la canicule brûlante au milieu de la queue en direction de la commune.
Signalons que ces manifestants ont quitté la place du bureau de la ligue Iteka en fin de matinée pour aller ensuite s’entasser devant le bureau de l’administrateur où ils ont attendu en vain d’être entendus jusque tard dans la fin de la journée.
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