Saturday, January 30, 2010

Burundi arrests 16 soldiers 'plotting destabilisation'

Source: AFP

Sixteen Burundian soldiers have been arrested on suspicion of plotting to "destabilise" the country's institutions, military, government and diplomatic sources said Saturday.

Three non-commissioned officers of a paratroop commando unit based in Bujumbura were arrested Saturday, a senior army officer said, adding, "we have proof that they were linked to the plot."

Thirteen soldiers, including a captain and a lieutenant, were arrested on Friday on a popular beach on the shores of Lake Tanganyika in a highly-publicised swoop by dozens of troops filmed by state television.

The senior officer said the plan was to launch a mutiny in army bases across the country, take commanders hostage and demand direct negotiations with President Pierre Nkurunziza.

Their demands were political as well as relating to their living conditions, he added.

Military chief General Godefroid Niyombare said the authorities had known about the plot for several days and were awaiting the right moment to strike.

A foreign diplomat said the government originally planned to arrest a number of political opposition leaders suspected of being behind the mutiny. "But wiser heads prevailed and fortunately they decided to stick with the army."

Pancrace Cimpaye, spokesman for the country's main opposition party, The Front for Democracy in Burundi (Frodebu), said, "We think the government is trying to create a chaotic situation, enabling it to sweep aside all the politicians in its way."

Sources said unrest was brewing in both the 28,000-strong army and the 18,000 police, while political tensions are also growing in the small central African nation ahead of presidential and parliamentary elections in June and July respectively.

Burundi has been struggling for the past three years to recover from a 13-year civil war between the armed forces, then dominated by the minority Tutsis, and rebel movements from the majority Hutus, which left at least 300,000 people dead.

Tuesday, January 26, 2010

Les élections de 2010 un litmus test pour l’opposition!


Si vous lisez un peu partout sur les internautes qui ignorent les racines des conflits Burundais, vous serez convaincu que Nkurunziza représente tous les Hutu : une partie des Burundais qui a été malmenée par les Tutsi. Mais si on demande aux Hutu de Muyinga, Kamenge, Cibitoke ou même de tout le pays, les résultats seront étonnantes! Ceux qui veulent comprendre le passé du Burundi ne peuvent pas ignorer le problème des clans ou du régionalisme. Malheureusement, les discussions d’Arusha ont conclus différemment. La politique de Nkurunziza (si on peut oser supposer qu’il a une politique du tout) sème plus de confusion. Est-il patriote, régionaliste, socialiste, démocrate, ventriote, regionaliste ou simplement un footballeur qui s’est trouvé au pouvoir ?
Dans tout les cas, le règne du CNDD FDD vient de créer une opportunité aux Burundais de penser et de choisir pour la prospérité de notre pays. A la veille des élections, le temps est on ne peut plus opportun. La classe politique du Burundi doit jouer un rôle exemplaire pour orienter la population qui reste le garant du pouvoir contrairement à ce que pensent beaucoup de politiciens du pays de Mwezi Gisabo.
On entend ça et là qu’une coalition contre le CNDD FDD est presque inévitable. Le Burundi, comme était le cas aux USA en 2008, est au carrefour : il revient au Burundais, surtout la classe politique de saisir cette occasion. Par exemple, il a fallu huit ans de Bush pour que les Blancs, majoritaires et ex maîtres d'esclaves noirs votent pour Barack Obama. En fait c'est pas simple aux blancs d'accepter completement ce fait vue ce qui vient de se passer à Massachusetts où un Républicain vient de remporter contre un démocrate. Massachussetts étant un Etat vraiment démocrate.
Pour le cas du Burundi, cinq ans de Nkurunziza peuvent changer la perception de la politique du Burundi de manière qu’il soit possible qu’un Hutu de Bururi (le moins désirable vue l’histoire), un Tutsi (encore moins désirable vue l’histoire) ou un jeune politicien charismatique soit désigné pour représenter la coalition comme candidat à la présidence.
Ces élections sont vraiment un litmus test pour la classe politique du Burundi car la démocratie présuppose l’ouverture et la vérité: le plus qualifié devrait être choisi pour représenter la coalition même si ce dernier est de Bururi, un tutsi ou un twa. On ne veut pas un autre footballeur au fauteuil présidentiel s’il vous plait. Ce test peut être réussi avec l'amour de son pays comme matiere à étudier. On verra.

Monday, January 18, 2010

La machine infernale est bien huilée et activée

Bujumbura le 18 janvier 10 (SurviT-Banguka)

L’heure est de nouveau à l’apocalypse au Burundi. La main criminelle du parti CNDD-FDD soucieux de sa reconduction en 2010, quel qu’en soit le prix, est déjà active dans les quatre coins du Burundi. Comme l’ont rapporté il y a des lustres les médias privés et les organisations de la société civile, le parti présidentiel avait en effet initié un plan d’élimination des opposants dont le nom de code « canon sans recul, système 2010 » en dit déjà long sur son programme.

Selon l’ancien journaliste Alexis Sinduhije, président du parti MSD, le diabolique processus est déjà enclenché et les responsables du parti CNDD-FDD organisent depuis quelques jours des réunions de jeunes à qui ils ont donné la mission de tuer les opposants déjà ciblés. « Nous sommes au courant de tout ce qu’ils sont entrain de préparer ainsi que les multiples assassinats qui s’inscrivent dans cette logique terroriste ; je dois vous dire, par exemple, que 45 jeunes criminels dressés pour cette mission ont participé à la dernière réunion qui a précédé l’assassinat de Sylvestre Niyonzima, militant de l’UPD à Bubanza et d’autres têtes devraient tomber prochainement car les réunions continuent comme nous le confirment nos informateurs qui,heureusement, y participent », fait remarquer Alexis Sinduhije. Il est directement épaulé par l’honorable Phocas Ngayabihema, un sénateur UPD, transfuge du CNDD-FDD : «les Burundais ne sont pas dupes, ils savent que c’est le pouvoir ou plus exactement le parti au pouvoir qui organise tous ces assassinats sélectifs en ciblant prioritairement les militants qui lui ont retiré confiance pour adhérer aux autres partis », explique-t-il.

Le CNDD-FDD incriminé reste sur la défensive : « Notre parti n’a pas d’idéologie de la violence, mais lorsque leurs militants commettent des crimes, nos détracteurs s’empressent pour les mettre au dos du CNDD-FDD afin de le décrédibiliser vis-à-vis des électeurs, je dois vous rappeler que c’est le CNDD-FDD qui a ramener la paix au Burundi, ces assassinats sporadiques ne devraient pas nous inquiéter car ils s’observent aussi dans d’autres pays plus sécurisés comme les Etats-Unis d’Amérique », réagit le porte-parole du CNDD-FDD, Onésime Nduwimana.

Sunday, January 17, 2010

LE PRESIDENT DU MSD DANS LE COLLIMATEUR DU POUVOIR

Par Gratien Rukindikiza

Décidément le parti au pouvoir a peur des élections. La victoire s'éloigne de plus en plus et le parti perd du terrain. Tout est mis en place pour gagner ces élections. Certains partis inquiètent et les stratèges politiques ont dû laisser la place aux aventuriers nommés généraux. La force a remplacé la politique et c'est là où réside l'erreur.

Mission : Mettre en prison le président du MSD injustement

Le dossier contre le président du MSD, Sinduhije, ressemble à une pièce de théâtre. Après avoir dénoncé un dossier en montage des assassinats des politiciens hutu de l'opposition par la Documentation pour les mettre sur son dos, la justice a refusé d'exploiter les éléments fournis contre le général Adolphe Nshimirimana. Ce général qui se croit tout puissant, a porté plainte contre Sinduhije. Certains zélés du pouvoir avaient même envisagé de le mettre en prison. Le parquet ne s'est pas empressé de les suivre.

Le dossier s'articule en 3 étapes.

Un nommé Destino, responsable de la Documentation en province de Bubanza a donné une mission à 4 démobilisés pour entrer dans le parti MSD. Ils devaient profiter d'une réunion du MSD en présence d'Alexis Sinduhije pour cacher quatre armes. La police entrerait pour fouiller la salle et retrouverait en ce cas les 4 armes. Alexis Sinduhije serait arrêté sur le champs en l'accusant de distribuer des armes. Les quatre démobilisés ont été démasqués et ont confirmé qu'ils ont eu cette mission.

La deuxième étape consiste à créer une rébellion du CNDD-FDD et la déclarer être celle de Sinduhije. Cette rébellion est en phase de démarrage à Kaburantwa et à Bubanza. Un certain Dudu a été utilisé par la Documentation mais le MSD a eu l'information. Aujourd'hui, la Documentation a monté un autre projet en remplacement de la rébellion de Kaburantwa. Une personne ayant de liens de parenté avec Alexis Sinduhije est en prison. Lors de ses interrogatoires, on le pousse à accuser Sinduhije de lui avoir donné de l'argent pour former une rébellion. Son dossier vient d'être transmis au juge.

La troisième étape concernait les assassinats des leaders hutu de l'opposition. D'une pierre deux coups, se débarrasser des concurrents sérieux et jeter en prison Sinduhije qui serait accusé de ces assassinats. Alexis Sinduhije a dénoncé ces préparatifs sur une radio burundaise.

Pourquoi le MSD fait-il peur?

Je suis convaincu que, si le pouvoir déploie tant d'énergie contre le président du MSD, c'est que ce parti doit faire peur au parti au pouvoir. Si non, rien ne pourrait justifier tant d'erreurs, tant d'injustices contre ce parti. Il en va de même de l'UPD quand on voit les assassinats politiques contre ce parti dirigés par des membres du CNDD-FDD.

Les mines débarquent bientôt dans les rues de Bujumbura

Les Burundais se rappellent de ce qui s'est passé pendant les années de rébellion du CNDD-FDD. Un certain Pierre Nkurunziza, actuel Président du Burundi, a été condamné à mort pour un dossier des mines qui ont tué beaucoup de civils dans les rues de Bujumbura. En ces temps, Nkurunziza était le commandant de la région Bujumbura dans la rébellion du CNDD-FDD. Ses compagnons de lutte ont confirmé à Burundi News qu'il était responsable de la pose de ces mines dans les rues de Bujumbura.

Aujourd'hui, la Documentation qui ne manque pas des idées quand il s'agit de faire du mal au peuple veut réutiliser ces mines. Un véhicule de la Documentation avait dans ses coffres des caissons de mines. Une source anonyme de la Documentation l'a avoué et a confirmé que ces mines vont servir bientôt contre les opposants politiques, probables candidats ou déjà candidats aux Présidentielles.

Cette campagne des mines serait attribuée au mouvement islamique somalien qui a menacé le Burundi en représailles de la présence des militaires burundais en Somalie.

Nous avons décidé de publier cette information en raison d'abord de la fiabilité des sources et aussi pour sauver des vies humaines. Si la Documentation se mettait à utiliser ces mines, nous détenons d'autres informations nominatives qui, tôt ou tard, pourraient servir à la justice burundaise ou internationale.

Il y a deux façons de quitter le pouvoir :

* Accepter les urnes sans violence et sortir comme un homme d'Etat respectueux.

* Refuser l'échec et utiliser la violence pour rester au pouvoir. Les exemples des conséquences ne manquent pas à commencer par la plus récente la Guinée. La violence n'a pas empêché le peuple roumain de chasser du pouvoir Chaoucescou.

Wednesday, January 13, 2010

NIYONZIMA SYLVERE ALIAS BIKORA DE MPANDA ABATTU SOUS LES COULEURS DE L’UPD-ZIGAMIBANGA

NIYONZIMA Slyvestre connnu sous les nom de BIKORA a été assassiné hier soir (aux environs de 19H), au moment où il arrivait devant son domicile sis à MPANDA en province de BUBANZA, non loin du bureau communal gardé par des policiers.

BIKORA , membre du comité provincial et du conseil consultatif de l’Union pour la Paix et le Développement (UPD-ZIGAMIBANGA), principal challenger du parti au pouvoir le CNDD-FDD, est qualifié de héros pour son parti. Il venait de consacrer toute la journée de ce dimanche, 10 janvier aux travaux de son parti. Selon les responsables du parti UPD-Zigamibanga, il a opéré l’ouverture des permanences de l’UPD à GAHWAZI et à MURENGEZA en commune de MPANDA, après avoir participer à une réunion du comité provincial tenue à BUBANZA dans l’avant-midi.

Des témoignages indiquent que l’assassin qui s’est enfui après le forfait, était vêtu d’un long manteau. Une certaine opinion charge le pouvoir NKURUNZIZA d’enclencher le plan d’élimination physique des différents ténors de l’opposition dont l’UPD-ZIGAMIBANGA, longtemps malnené et accusé de tous les maux en vue de le discréditer. Trois semaines sont passées, cinq partis politiques oeuvrant dans la province de BUBANZA avaient écrit au gouverneur de province, M. Pascal NYABENDA pour lui faire part de leur inquiétude faisant état de distribution des armes à la population.

Lors d’une réunion ténue mardi dernier, le gouverneur a catégoriquement démenti ces informations et à proféré même des ménaces de traduire en justice les auteurs de ce mémoradum. Selon certains participants à cette rencontre, les dires du gouverneur NYABENDA n’auraient pas convainçu et les participants et le commandant de la Région militaire Ouest, le Colonel KABISA qui s’est interrogé sur l’origine et la destination de l’arme (pistolet) utilisé dans le montage ayant entrainé l’arrestation en date du 28 septembre 2009 et l’emprisonnement de trois membres dirigeants de l’UPD-Zigamibanga dans la commune de GIHANGA. Une façon de conclure tacitement l’existence de ce réseau de distribution des armes.

Il s’agit de Didace NDAYIKENGURUKIYE, Jean Claude NIYONGERE, Mme Cynthia CIZA, respectivement vice-président provincial de l’UPD-Zigamibanga, président du Cercle des Jeunes dudit parti et présidente du cercle des Femmes, que le gouverneur de province, manipulant la police nationale, accusait de procéder à la distribution des armes. Pour rappel, un jeune du CNDD-FDD est venu voir le président du cercle des Jeunes de GIHANGA là où il était dans son atelier de couture, pour lui exprimer qu’il voulait adhérer à l’UPD. A ce même moment des policiers ont surgi dans l’atelier et ont arrêté et le président du cercle des jeunes de l’UPD et le prétendant à l’adhésion.

Une fouille perquisition a été opérée chez le jeune du CNDD-FDD, et un pistolet y a été découvert et ce dernier a déclaré qu’il l’avait eu de l’UPD. A la grande surpise de tout le monde, ce jeune détenteur d’arme a été directement relaché et personne se sait où il s’en est allé, tandis que les autres ont du passer des mois en proson de BUBANZA, avant que la justice ne les acquitte. La virulence des administrateurs de GIHANGA et de MPANDA , MM. Gordien KANJORI et Cléophas NIZIGIYIMANA telle que manifestée lors de la réunion tenue par le gouverneur NYABENDA ne grâciait pas l’UPD-Zigamibanga, ajoutent les sources occulaires contactées par Burundibwiza.com.
L’assassinat de BIKORA est survenu au lendemain d’une descente dans la commune de MPANDA, d’une délegation du CNDD-FDD conduite par le chef de cabinet du président NKURUNZIZA, M. Mélchior WAGARA ayant eu un échec quant à l’accueil lui réservé par la population de MPANDA. Ce fut une déception de rencontrer moins de vingt personnes dans sa propre commune natale, contrairement aux grandes foules mobilisées hier pour les céremonies d’ouverture officielle des permanences de l’UPD-Zigamibanga à MURENGEZA et GAHWAZI, piloté par M. BIKORA.

Cet incident n’est qu’un coup d’envoi au plan « canon sans recul » mis en place par le parti au pouvoir le CNDD-FDD, en cette période cruciale pour la démocratie au BURNDI, témoigne une personne ayant recquis l’anonymat, tout en rapelant l’assassinat du représentant du même parti dans la commune de KAYOGORO en province de MAKAMBA , perpétré par la milice Imbonerakure du CNDD-FDD. Cette même source cite également ce qui s’est passé la semaine dernière dans la province de CIBITOKE (nord-ouest du Burundi) pour deux membres du FNL de RWASA. Ils ont été attaqués et bléssés à mort par ces mêmes Imbonerakure.

Qui était BIKORA

Sylvère NIYONZIMA alias BIKORA était un sage homme , connu pour son caractère de réconciliateur, mais qui a failli lui coûté cher dans la période 2002-2003. En effet, fatigué comme tout le peuple burundais de la gestion exclusive des affaires du pays, et qui a abouti à l’éclatement de la société burundaise, BIKORA s’était joint au CNDD-FDD depuis qu’il était au maquis. Ne cachant pas sa sympathie envers ce mouvement présenté comme le salut du peuple, même devant des hauts gradés des Forces Armées Burundaises (armée gouvermentale avant les accords de paix signés entre le gouvernement et le CNDD-FDD), BIKORA a été arrêté et jeté aux géôles de la fameuse documentation nationale, l’actuelle Service Nationale de Rensegnement (SNR-Police Présidentielle). Il fut alors relaché à la veille de la mise en application des accords de paix.

Devenu alors membre influent du parti CNDD-FDD plus particulièremnt dans la commune de MPANDA, il fut cité dans le grotesque montage de 2006 qui faisait état de distribution des armes par Radjabu HUSSEIN. Ce montage n’avait que l’objectif de le discrediter de même que son chef charismatique.

A la veille de la tenue du congrès de NGOZI (7 février 2007), BIKORA avec tout bon nombre de membres du comité communal du CNDD-FDD en commune de MPANDA se sont carrément décidés de le boycotter car, ils le jugaient irrégulièrement convoqué. A partir de ce moment qu’il était considéré pro-radjabu, ils recevait régulièrement des menaces auxquelles il ne voulait pas cédé. La position prise sur la tenue du congrès de NGOZI, lui a valu le lincenciement au travail qu’il avait à la Société Régionale de Développement de l’Imbo (SRDI).

Par après, M. NIYONZIMA a adhéré au parti de l’Union pour la Paix et le Développement (UPD –Zigamibanga) qui selon ses dires au temps qu’il était encore en vie, répondait à ses souhaits au peuple burundais dont la dignité et la justice. On lui confia alors la responsabilité de tenir les finances du parti au niveau provincial.
La main du satan l’a frappé et lui ôté sa vie quelques mois avant la tenue des élections qui, selon une certaine opinion mettront fin au pouvoir NKURUNZIZA.
Que son âme se repose en paix.
Burundibwiza.com mise à jour, le 10 Janvier 2010 / La rédaction

Saturday, January 2, 2010

LES ELECTIONS AU BURUNDI, OPTIMISME

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 02/01/2010

Les élections burundaises de 2010 créent une certaine hantise chez les Burundais. Cette hantise est aussi celle des politiciens de l'opposition de voir le parti au pouvoir tricher les élections et utiliser la violence. Qu'en est-il de la réalité? Quelles sont les raisons d'être optimistes? Quelles forces politiques en présence?

Les cartes d'identité et listes électorales, trop de bruits pour une simple affaire

Ces derniers jours, les partis de l'opposition crient très fort en dénonçant l'octroi des cartes d'identité aux seuls membres du CNDD-FDD, parti au pouvoir. Certains disent même que certaines personnes ont deux ou trois cartes d'identités pour leur permettre de voter deux ou trois fois. Ainsi, ils disent qu'ils seront inscrits deux ou trois fois sur les listes électorales.

En discutant avec les uns et les autres, on comprend aisément que personne ne peut être inscrite deux ou trois fois si les partis de l'opposition font leur travail de vérification de ces listes.

Personne ne peut m'expliquer que des gens de la colline Kibenga pourront s'inscrire deux ou trois fois sur la liste sans que les membres des autres partis ne constatent qu'il y a doublon. Les gens se connaissent. Le code électoral stipule bien en son article 21 que les partis politiques peuvent désigner un mandataire et son suppléant à chaque bureau d'inscription pour s'assurer de la régularité des opérations d'enrôlement. Le recours se fait à la CEPI, commission provinciale.

Le problème de cartes d'identité n'est pas aussi crucial qu'on le croit car il est inconcevable qu'on refuse d'inscrire une personne à qui un administrateur a refusé une carte d'identité. Par ailleurs, les Burundais sont habitués à se promener avec des cartes d'identité, sauf à la campagne. Ils ont voté en 2005 et ils avaient des cartes d'identité. Pour les jeunes ayant eu 18 ans après 2005, ils pourront prouver par tous moyens pour pouvoir être inscrits sur la liste électorale.

Les partis politiques devraient se concentrer sur la mobilisation et aussi rassurer leurs militants pour vaincre la peur. Tous les militants ont une certaine appréhension, une peur subsiste. Pour le parti au pouvoir, il y a la peur de l'échec, et donc la perte du pouvoir. Cette peur ne devait pas exister car dans une démocratie, il y a des alternances au pouvoir. Les militants, bons citoyens, n'ont rien à craindre. Ce sont ceux qui ont volé, qui ont tué qui ont peur plus de la justice que de l'échec électoral en soi. C'est pour cela qu'il faut éviter une complicité de la violence.

La peur des militants de l'opposition est une affaire des cadres des partis politiques de l'opposition. Si ces partis assument leur rôle, refusent la peur de la violence, ils pourront rassurer leurs militants. Toujours, il faut se mettre à l'esprit qu'un chien affronte facilement celui qui a peur. Le Frodebu a prouvé qu'il est capable de mobiliser sa jeunesse même pour préparer l'autodéfense. Cette démonstration de force a suffi pour calmer les ardeurs des jeunes du CNDD-FDD. Personne n'a le monopole de la violence mais la violence n'a profité à personne.

Consultations et coalition de l'opposition

Un cadre de consultation nationale des partis a été défini par une ordonnance ministérielle. Les partis politiques auront un lieu, des moyens pour des consultations permanentes. Les fonds utilisés sont ceux qui restaient sur le budget du forum de discussion. Ce cadre pourra permettre de débattre de tout sujet pouvant entacher les élections.

Les partis de l'opposition doivent résoudre la question principale de la coalition. Faut-il une coalition avant le premier tour ou après? Pour répondre à cette question, il faut bien analyser l'adversaire en face. Sans aucun doute que le Président sortant Nkurunziza sera candidat du CNDD-FDD. La tentation d'être candidat indépendant a été balayée. Probablement qu'il n'a pas compris que Buyoya aurait eu plus de voix s'il avait été candidat indépendant en 1993. Le CNDD-FDD est dans la même situation que l'Uprona de 1993, même pire. Il est accusé de tous les maux. Le peuple constate avec raison que la corruption se fait au nom du militantisme du CNDD-FDD, la violence, le manque de vision, etc....

Le Président Nkurunziza a lui même constaté que sa soi disante popularité est un leurre. Trois fois, la population a refusé les haricots que le Président Nkurunziza voulait leur donner. Une information que je tiens d'une personne présente. Les zélés du pouvoir pourront contester mais c'est ce qui a poussé le Président à arrêter ces distributions pour s'occuper des inaugurations des centres de santé. Le Président Nkurunziza a vu sa popularité s'effriter, y compris dans sa commune natale. Les spoliations de terre n'ont pas arranger les choses. Au lieu de profiter de la proximité du village natal du Président, les paysans en ont payé les frais. Une famille m'a rapporté qu'elle ne peut même pas porter plainte de peur d'être tuée.

Malgré ces déboires du Président, l'opposition ne doit pas dormir sur ses lauriers. La coalition s'impose et c'est déjà un acquis. Certains partis peuvent se dire qu'ils sont les plus populaires, sans sondage au Burundi, personne ne peut trancher. Le peuple tranchera avec les communales. L'opposition aura intérêt à faire une alliance avant le premier tour des Présidentielles si le parti au pouvoir se rapproche des 30 %; ce qui est difficilement concevable. L'opposition devra élaborer un texte commun avec un engagement pour soutenir le candidat du parti qui aura eu le grand score au niveau des élections communales. Il faudra mettre de côté les egos personnels. Les candidats déjà prononcés n'auront qu'à retirer leurs candidatures.

Par ailleurs, face à une faiblesse flagrante du CNDD-FDD, il va de soi que les autres partis auront le loisir de se tester au niveau du premier tour des présidentielles. La coalition pourra intervenir au deuxième tour.

Le visage politique d'après les élections

Malgré l'absence des sondages, sauf ceux du CNDD-FDD, financés par la Documentation, sur demande du Président, on peut faire une estimation. La Documentation a sous traité ces sondages dans la grande discrétion. Selon un cadre de la Documentation qui a gardé l'anonymat, une ONG burundaise a refusé ce marché mais une autre l'a accepté après une négociation financière. Le résultat a été accablant : 25 % pour le CNDD-FDD.

Aujourd'hui, aucun parti politique seul ne peut décrocher une victoire. Ce n'est pas du temps de 1993 où le Frodebu dominait, ni en 2005 avec le CNDD-FDD. Les nouveaux partis politiques puisent dans le vivier des 3 anciens. L'UPD pompe sans gêne dans les rangs du CNDD-FDD, y compris dans l'entourage du Président. Le risque pour le CNDD-FDD est de retrouver le gros des militants et cadres à l'UPD. Il ne restera qu'à proposer la fusion avec l'UPD que Radjabu ne pourra accepter qu'à trois conditions à savoir sa libération, le retour à la tête du CNDD-FDD et le limogeage de quelques généraux, surtout Adolphe Nshimirimana.

Le FNL garde ses militants et surtout après la clôture du passage éclair de Kenese qui a été le pion du pouvoir et qui a été abandonné face à la pression internationale. Le FNL puise aussi au FRODEBU.

Le MSD puise à l'UPRONA, au CNDD-FDD, au FNL, au MRC. Avec ces mouvements politiques, il est difficile d'y voir clair. Personne ne peut dire quel parti sera en tête du CNDD-FDD, du Frodebu, du FNL, de l'UPD ou du MSD. Ce qui est sûr, c'est que ces partis auront chacun plus de 15 % de voix mais difficilement plus de 30 % . L'Uprona pourra faire aussi sa surprise si ce parti maintient le score de 2005.

Le paysage politique burundais d'après les élections sera fait de coalition de partis au pouvoir, véritable gage de la démocratie dans ces moments d'apprentissage démocratique. Si le CNDD-FDD se retrouve dans l'opposition, ça sera l'occasion de se recomposer avec des vrais patriotes et faire son autocritique. Il faudra un homme (ou une femme) nouveau qui n'a pas trempé dans la corruption. Compte tenu des cadres de ce parti, Onésime Nduwimana, actuel DG de la SOCABU, pourrait incarner le leadership de ce parti après une déroute électorale.

Les responsabilités devant l'histoire

Le Burundi a la chance d'avoir un homme neutre, pondéré, très courtois comme un diplomate et posé comme un évêque à la tête de la commission électorale. Pierre Claver Ndayicariye est l'homme de la situation. C'est l'homme qui fera démentir les propos pessimistes. S'il organise des élections transparentes et libres, il aura l'avenir devant lui et l'histoire le reconnaîtra. Avec une CENI neutre, des CEPI et CECI neutres, il y a lieu de dire que les élections ne pourront pas être trichées.

Une grande responsabilité incombe aussi au président du Sénat Rufyikiri. Il est le président de la campagne du CNDD-FDD. Si ce parti use de la violence, il sera tenu responsable de cette violence. il ne pourra pas dire qu'il ne savait pas. Gervais Rufyikiri connaît les rouages de la justice internationale et surtout la justice à compétence universelle de la Belgique, pays qui l'hébergeait avant 2004. Il a une grande responsabilité politique et juridique. Il ne serait pas honorable pour un homme de sa stature passer du perchoir du Sénat au dortoir d'une prison. C'est un homme que j'ai rencontré à Paris, très posé et intelligent. Cette désignation n'est pas une promotion mais une grande charge. S'il arrive à calmer les zélés du régime pour qu'ils ne perturbent pas les élections, il aura confirmé l'espoir qu'il incarne.



L'optimisme n'exclut pas la vigilance. La peur est un mauvais conseiller. Les Burundais devraient vaincre la peur. C'est cette peur qui a fait des ravages en 1972 et 1993.