Wednesday, February 4, 2009

Que Pense Buyoya de la Paix au Burundi?


Source: Iwacu Burundi
Par Elyse Ngabire

Le changement d’appellation du mouvement FNL, ce 9 janvier, vient de marquer une étape importante dans la vie de notre pays. L’entrée des membres de ce mouvement dans les institutions du pays ainsi que le rassemblement et l’intégration de ses combattants dans les forces de défense et de sécurité restent problématiques. Pierre Buyoya, ancien président du Burundi, actuellement médiateur en République Centrafricaine, invite les deux protagonistes à manifester la ferme volonté de mettre fin aux pourparlers et de signer définitivement la paix.

Iwacu: La récente avancée dans l’application des Accords entre le Gouvernement et le mouvement FNL, traduit-elle la volonté politique de parachever le processus de paix ?
Pierre Buyoya: Je l’espère bien. Le processus de paix burundais a trop duré. Il est temps qu’il se conclu.
Je salue cette avancée, qui est une étape importante dans la vie du pays. Je salue ensuite le rôle joué par la Communauté internationale, en particulier les pays de la région. Aujourd’hui, il appartient aux Burundais, précisément au mouvement FNL et au Gouvernement de mettre en application tout ce qu’ils se sont convenus. Et le doute de la population reste à ce niveau, jusqu’au moment où les deux parties arrivent à mettre fin aux négociations.

D’après votre expérience en République Centrafricaine, qu’est-ce qui aurait bloqué les deux protagonistes, vu le temps qui vient de s’écouler ?
La qualité d’un processus ne se mesure pas nécessairement par le temps que ça prend. Ça se mesure par les résultats. Si le processus de paix dure longtemps mais qu’il parvient à un vrai accord qui sert à la réconciliation, pour moi, c’est un bon processus. Sinon, le monde est plein d’accords non appliqués.
Au Burundi comme ailleurs, le processus de paix prend du temps. Même en République Centrafricaine, les négociations ont aussi duré. Dans la dernière phase du processus de paix burundais, nous avons perdu trop de temps. Je soulignerai que deux facteurs majeurs ont constitué ce blocage: il y a d’abord la méfiance entre les deux parties. Vous me direz que c’est logique que les parties en guerre se méfient l’une de l’autre. Ensuite, la médiation n’a pas été présente et constante.

D’après vous, que doivent donc faire les deux protagonistes pour arriver à l’application intégrale des Accords ?
Le rôle de chacun est maintenant clair. Le Gouvernement a promis des postes au mouvement FNL, il faut qu’il les donne. Je pense que pour la paix, le Gouvernement ne doit pas résister pour quelques postes. Il doit jouer un rôle important dans tout le processus de démobilisation et de réintégration. Il a une part importante pour rassurer le FNL et lui montrer qu’il est de bonne foi. Il a de l’expérience en la matière.
Le FNL a déjà fait un pas important en renonçant à cette appellation à connotation ethnique. C’était pour moi un blocage gratuit pendant longtemps. Nous avons vu sous d’autres cieux où un mouvement rebelle a fait semblant de suivre ces mécanismes notamment tout en gardant derrière des troupes en réserve. Généralement, ce genre de manœuvre a débouché à la reprise de la guerre. Donc, il faut que les deux parties soient de bonne foi. Qu’elles cultivent la confiance. Je sais que c’est difficile dans un contexte préélectoral, mais la réussite du processus dépend de cela. Si les gens continuent à se regarder en chien de faiënce, on n’arrivera pas à l’objectif.

Vous avez initié des négociations avec les anciens mouvements rebelles (FROLINA, FNL Icanzo, Kaze FDD) qui ont rapidement abouti à des conclusions satisfaisantes. Pouvez-vous nous dire quel a été votre secret ?
Nous avons cherché à instaurer progressivement un climat de confiance entre les concernés. Je souligne bien progressivement parce qu’on ne passe pas d’un état de guerre à un état de paix aussi facilement. Nous avons par après tout fait pour mettre en application tout ce qu’on s’était convenu. Chaque fois qu’il y avait blocage, on a fait recours aux médiateurs qui nous ont aidés à avancer. Je crois que le secret est celui- là. Il faut aussi que de part et d’autre, il y ait une volonté réelle d’avancer. A notre époque, nous n’avions pas des arrières pensées pour reprendre la guerre. Mais l’expérience qui a été réalisée ici montre que c’est possible d’arriver à la paix.

Vous êtes sollicité par d’autres pays comme médiateur ou superviseur des élections. Les dirigeants actuels vous consultent-ils pour partager avec eux votre expérience ?
Je voudrais rappeler cet adage : « On n’est pas sorcier dans son village. » Les Burundais le savent très bien que nos ancêtres allaient consulter les sorciers des collines les plus éloignées. Mais, en ce qui concerne mon pays, je n’attends pas d’être appelé pour consultation ou pour contribuer à faire avancer la situation. D’abord, je suis dans les institutions. Je suis sénateur. Avec la démocratie, il y a plusieurs façons de contribuer suivant les capacités de chaque citoyen. Moi, je fais usage de ces possibilités offertes par le système démocratique.

Que pensez-vous des élections sans le FNL?
Il faut absolument qu’il participe avec les autres aux élections de 2010. Sinon, nous irons aux élections dans un contexte de guerre.
Et tout le monde est d’accord avec moi que ces élections ne pourraient pas être libres et transparentes. Que la guerre se termine, que le mouvement rebelle soit agréé comme parti politique, que ses troupes soient intégrées dans les corps de défense et de sécurité et qu’enfin le Burundi retrouve une vie politico sécuritaire normale. Nous sommes à un moment crucial de la vie du pays. Et là, la responsabilité des deux parties est encore entière. J’espère qu’on ne sera pas obligé d’appeler les gens de l’extérieur pour nous aider. Ce serait un coup dur à la crédibilité des signataires.

3 comments:

Anonymous said...

Buyoya is BUYOYA,
He is always a politian)

Anonymous said...

No, Buyoya has always been clever we don't want him anymore.

there 'll be time to open his files and dossiers,

Cheers

Anonymous said...

Hi Guys,
I think Buyoya did a right think to give up the power but who knows he may come back, as he is doing in Mauritania.

But covering himself goods things could boot mislead people to forget their past, you get what I mean it is not living the past but let's use it as reference as history requires.

Who forgets NTEGA-Marangara?


Jacqueline