Encore des accusations contre le pouvoir NKURUNZIZA…
Par The Leadership Institute Source Burundi free News
Depuis la crise au Parlement, The Leadership Institute avait choisi de suivre l’actualité à distance, et de laisser les protagonistes politiques s’exprimer les uns et les autres. Nous avons apprécié, encore une fois le professionnalisme des journalistes burundais qui ont couvert cette crise de manière suffisante, équilibrée et sous tous les angles. Bravo pour notre presse. Si toutes les franges de la société burundaise travaillaient de cette manière, le Burundi serait loin !
Nous sortons de notre silence, encore une fois, nous l’espérons pour la bonne cause, afin de partager avec vous quelques commentaires sur l’actualité politique de ces derniers jours.
Voici nos commentaires :
1. Les attentats contre les parlementaires : Alors que l’on nous a dit qu’un suspect était dans les mains de la Police et que nous attendions toujours le résultat des enquêtes, voilà le Président du CNDD FDD qui porte des accusations contre les parlementaires, de la manière la plus cynique qui soit en disant que ce sont eux-mêmes qui se sont lancé des grenades. Cela frise le ridicule et nous regrettons de devoir écrire que c’est indigne d’un politicien de son rang de s’ingérer dans une affaire encore sous enquête, et de surcroit, d’ACCUSER à moins que ce ne soient des ordres déguisés pour manipuler la Police. Pire encore, il va jusqu’à minimiser le devoir du gouvernement de rendre compte du résultat des enquêtes, en prétendant que même d’autres enquêtes n’avaient pas encore abouti dans ce pays. Cela veut dire clairement que sous le gouvernement CNDD FDD, il y aura perpétuation de l’impunité. Donc, rien n’a changé depuis 2005. Pire encore, nous sommes entrés dans l’ère des crimes d’Etat. En effet, si d’autres personnes que celles travaillant pour ce pouvoir avaient été attrapées, sans aucun doute, la justice aurait sévi. Nous pouvons donc tirer la conclusion que les grenades ont bel et bien été lancées par des agents du pouvoir NKURUNZIZA.
2. L’extradition du Colonel BANGIRINAMA : Encore un cas non élucidé. L’opinion semble avoir oublié ce cas macabre d’assassinats extrajudiciaires de plus de trente citoyens burundais. Le pouvoir ne nous dit pas non plus où en sont les procédures d’extradition via Interpol ou les autorités tanzaniennes. Peut-être attend-on encore que d’autres cas soient élucidés comme l’a demandé le Colonel Jérémie NGENDAKUMANA. A suivre…
3. Les manœuvres ethniques du Gouverneur de Ruyigi : La province de Ruyigi a accueilli dans des circonstances peu louables les plus hautes autorités de ce pays venus tenter d’éteindre le feu attisé par l’extrémiste gouverneur de Ruyigi. Cette province risque d’être le théâtre de plus de troubles et violences à caractère ethnique aussi longtemps que le Gouverneur de Ruyigi n’aura pas été limogé. Les visites sur terrain en valent rien aussi longtemps que la source du mal n’a pas été déracinée. A moins qu’il n’ait agi sous les ordres du Président lui-même…La province de Ruyigi serait-elle un laboratoire pour les manœuvres
4. La paralysie au Parlement : Tout en félicitant les femmes et les hommes de l’opposition qui ont éclairé le peuple burundais et la communauté internationale sur les dessous de l’impasse à l’Assemblée Nationale, nous regrettons de devoir leur rappeler que la voie des médias est une bonne chose mais qu’elle doit être suivie d’autres stratégies politiques comme la coordination des actions des différents partis et groupes politiques. Il s’agit de s’organiser pour constituer une « majorité des idées » car l’enjeu de respect de la loi transcende les partis politiques et leurs différences. C’est à ce prix que l’opposition pourra contraindre le CNDD FDD à revenir sur la voie de la démocratie et de l’Etat de droit. Nous regrettons aussi de dire que les parlementaires du FRODEBU, du MRC et de l’UPRONA qui ont soutenu le CNDD FDD dans ses magouilles parlementaires, portent une responsabilité historique et vont endosser toutes les dérives du CNDD FDD. En effet, l’Assemblée Nationale ne constitue que l’étape numéro un d’un plan du CNDD FDD de déstabilisation des institutions et d’instauration d’une VERITABLE dictature au Burundi. Les autres étapes seraient l’ARMEE, la JUSTICE, le secteur EDUCATIF et la filière CAFE, comme nous le montrons dans les points qui suivent.
5. Déstabilisation de l’armée : Nous vous l’avions dit : le CNDD FDD ne contrôle pas l’armée, qui est supposée neutre. Il a décidé de changer cette donne. Rappelez-vous les accusations mensongères contre les généraux tutsis des FDN dans l’affaire BANGIRINAMA. Avec la question qui domine l’actualité en rapport avec la démobilisation de certains militaires burundais, le gouvernement NKURUNZIZA vient de dévoiler au monde entier ses véritables intentions. Alors que le corps de l’armée était considéré comme le seul bastion de la stabilité dans ce pays, voilà que le CNDD FDD s’y attaque et veut le déstabiliser. Pire encore, le gouvernement NKURUNZIZA, par la voie du porte-parole de la Présidence, veut nous faire que c’est sous le prétexte de jouer les bons élèves des institutions de Bretton Woods et d’être le défenseur de la Constitution burundaise. Sans remettre en question la politique de démobilisation, il faut reconnaître que cette question est plus que sensible♪
6. C’est vraiment du jamais vu de voir un gouvernement refuser de prendre ses responsabilités vis-à-vis de sa propre politique et tenter de faire porter toutes les responsabilités sur les institutions de Bretton Woods. Tout en reconnaissant que le désarmement et la démobilisation constituent un enjeu important de la consolidation de la paix et de la stabilité nationale et même régionale, il faut aussi reconnaître que dans la pratique, le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion constitue un défi considérable dans le contexte de tensions politiques actuel où les risques de violences restent élevés. Ces questions méritent une attention particulière non seulement dans le contexte politique actuel mais aussi et surtout dans la reconstruction postélectorale. La façon dont est conduite la réforme de l'armée, au sein de la Présidence de la République, risque de compromettre l'ensemble du processus politique et la stabilité future du pays. L'échec du programme de réforme de l'armée risquerait de déclencher un nouveau cycle de crises politiques et militaires pouvant entraîner une escalade de la violence et la détérioration de la situation humanitaire et des droits humains dans un pays qui a été ravagé par la guerre. La colère des militaires démobilisés constitue une menace pour le programme de DDR et la réforme de l'armée. Plus que toutes les autres réformes, la réforme de l’armée est fondée sur le consensus politique et elle constitue un indicateur essentiel de la réussite ou de l'échec du processus de stabilisation de la Nation. Au-delà de la simple intégration technique et logistique des anciennes parties au conflit, elle doit s'inscrire dans la durée et être mise en œuvre par des structures irréprochables sur le plan des valeurs des droits humains, de la transparence et de la confiance mutuelle pour éviter les crises de confiance et l’opposition à la réforme. Bien que de grands pas aient été accomplis dans la mise en place d'un environnement favorable à la formation d'une nouvelle armée, la façon dont évolue la situation politique dans le pays remet gravement en cause la réussite de la réforme dans son ensemble.
Les mesures en demi-teinte qui accompagnent la démobilisation et la réforme de l'armée, la corruption, la crise de confiance, les tensions ethniques, l'apparente absence de vision de certains dirigeants politiques et militaire burundais et l'inefficacité de la CNDDR composent un tableau qui ne laisse pas présager d’un bon résultat du forcing actuel di gouvernement en matière de démobilisation. L'esprit de la réforme, les méthodes choisies pour la mettre en œuvre et le contexte de son application sont peu susceptibles, à ce stade, d'aboutir à la mise en place d'une armée respectueuse et garante des droits fondamentaux du peuple burundais. Un programme de démobilisation et de réinsertion en situation post-conflictuelle est un programme à haut risque, dont la conception et l’exécution se déroulent au cœur d’un environnement volatil. Il est possible que le processus de mise en œuvre ne soit contrarié par des facteurs politiques ou de sécurité sur lesquels la communauté
internationale ne peut guère exercer d’influence. C’est donc ridicule de voir le gouvernement NKURUNZIZA prétendre être sous la pression des partenaires économiques du Burundi sur cette question. C’est la politique gouvernementale et NKURUNZIZA doit l’assumer et la mener avec sagesse. Son échec ne sera pas incombé à la banque mondiale mais au gouvernement. La vérité est que le gouvernement NKURUNZIZA avance ses pions dans le cadre de sa stratégie de prise de la politisation du corps de l’armée et de la police, en vue des élections de 2010 et du régime de la terreur que lui et ses généraux veulent implanter.
7. La Magistrature : C’est dans ce même contexte que le gouvernement continue de planifier et de faire le forcing pour mettre en place ses pions dans le corps de la Magistrature burundaise. Mais, grâce à la clairvoyance du Sénat burundais, ces manœuvres n’ont toujours pas abouti. Les listes des juges et magistrats nommés et présentés pour approbation par le Sénat continuent d’être refoulés.
8. Le système éducatif : Les crises des enseignants tabassés par des populations manipulées semble faire l’objet d’un plan préparé pour exclure les enseignants tutsis ou politiquement anti-CNDD FDD de certaines localités afin d’y installer des éléments chargés de la politisation de notre système éducatif. Dans quel but, on ne le sait pas encore, mais aussi longtemps qu’il y a un cachet ethnico-politique, cela ne laisse présager rien de bon.
9. La politisation de la filière café : En 2007, le café burundais avait été confié à un seul courtier introduit au Chef de l’Etat par un certain burundais résidant aux Etats-Unis et originaire de Ngozi du nom de Murara. Ce contrat avait été décrié parce que son allocation n’avait suivi aucune règle de transparence et compromettait toute la logique des réformes engagées dans cette filière. Ce contrat de courtage semble tourner autour de la Présidence de la République et passe par une manipulation des caféiculteurs burundais. La stratégie de « CONTROLER » la filière café par le CNDD FDD ne date pas d’aujourd’hui et risque de compromettre le fonctionnement de cette filière stratégique pour l’économie burundaise, mais aussi de compromettre les relations du Burundi avec les institutions de Bretton Woods qui insistent à ce que le gouvernement respecte ses engagements dans la réforme de la filière café. Aujourd’hui, selon les informations à notre disposition, le fameux courtier est de retour et le Président se serait engagé à reconduire son contrat. Le CNDD FDD n’y va de main morte dans sa quête de « biens mal acquis ». Tout cela alors que le peuple burundais attend toujours les résultats de l’enquête parlementaire sur la vente du Falcon…
Nous ne saurions terminer sans parler des dernières attaques du fameux Samson Kwizera, alias KABUTO Daniel, contre la personne de Gratien RUKINDIKIZA. D’abord, nous voudrions rendre hommage à ce dernier pour la retenue manifestée dans sa réponse aux injures contenus dans cet article.
Le fameux KABUTO persiste et signe son engagement pour un journalisme de provocation avec un cachet ethnique et des manières pour le moins cavalières. C’est, à n’en pas douter, un personnage de petit calibre. Son langage n’a d’égal que son raisonnement : à côté de la plaque. Dans le plan macabre du CNDD FDD, il semble se positionner pour être le patron de la RTLM, version burundaise.
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