Sunday, August 9, 2009

Agathon Rwasa est-il tombé dans le piège du parti au pouvoir?


Tant de signes avant coureurs ont prédit la direction de ce parti qui en fait restera engravé dans les mémoires des Burundais. Tout le monde s’attendait à une entrée triomphale sur Bujumbura comme l’ont fait les CNDD-FDD dans le temps et un changement du climat politique. L’arrivée des FNL était plutôt simple: bien gardée par les forces de maintien de la paix et bien sur des FNL courageux en jubilation. Le peuple Hutu enfin libéré? Peut-être chacun a sa réponse. Il semble que le dénouement de cette longue guerre a marqué le déclanchement d’une autre guerre: une guerre opposant chacun contre chacun comme le disait Thomas Hobbes (Bien sur Hobbes ici est pris hors du contexte). Je vous laisse imaginer les belligérants. On connait quand même les victimes.
Cette réalité est non seulement choquante pour les militants FNL mais aussi douloureuse vu les sacrifices et les promesses. L’autre jour un membre du FNL dans un article publié sur Burundibwiza.com s’interrogeait sur la capacité de ce parti de survivre le climat politique du Burundi actuel. En fait comme réponse, Agathon Rwasa a confirmé les inquiétudes de ce militant en disant qu’après avoir accepté un post sous Nkurunziza et faire taire Habimana Pasteur; il s’occupe du FNL ‘part time’ ; donc le soir et les week-end . En tous cas diriger un parti récemment agrée demande un peut plus de temps. Je ne serai pas surpris si Rwasa demande se militants de soutenir son boss actuel!
Je vous propose cette interview qu’il a accordé à Iwacu-Burundi.org et à tout le monde de spéculer.
Vugaduhabwe

En acceptant un poste technique à l’INSS, n’avez-vous pas signé votre mort politique ?Tous ces gens qui sont des soi-disant politiciens chevronnés n’ont pas toujours fait de la politique. On les rencontre dans l’une ou l’autre section de l’Administration ou les affaires. Désormais, je m’occupe des affaires du parti le soir et les week-ends. Il ne s’agit donc pas d’une mort politique comme certains voudraient le croire. Si je suis à l’INSS, je suis au service de ma société tout en m’acquittant de mes responsabilités politiques comme président des Forces Nationales de Libération.

Combien gagne un Directeur Général de l’INSS ?Je ne sais pas encore. Il y a beaucoup de choses qui entrent en jeu. Je me perdrais en calculs.

Votre influence au sein du parti FNL ne risque-t-elle pas d’être entamée par votre acceptation d’un poste technique ?Ce serait une appréhension créée de toutes pièces. Qui serait content de voir des gens végéter sans qu’ils sachent ce qu’ils vont devenir demain ? Si nous sommes appelés à gérer la société burundaise, il faut s’y exercer dores et déjà. Sinon, on risquerait d’aller à tâtons. Pour moi, je ne vois pas comment mon influence serait entamée au sein du parti. Elle le serait si je ne m’occupais plus du tout du parti.

Pour éviter que tous les déçus de votre parti ne soient pas récupérés par les autres formations politiques, la panacée ne consisterait-elle pas à leur donner du travail ?
Malheureusement, c’est impossible. Le recrutement se fait au début de l’année. Les gens sont soumis à un test. On ne prend donc que les meilleurs. Du reste, je ne dois pas seulement servir ceux qui partagent mes opinions politiques. C’est cette discrimination - entre les fils et filles du Burundi - qui gangrène notre société.

Comment le parti FNL mènera-t-il à bien sa campagne électorale si votre participation est conditionnée à l’autorisation de votre ministre de tutelle ?Effectivement, c’est une problématique. Cependant, la campagne des FNL est un travail qui doit se faire en synergie. C’est une question de stratégie et de tactique qui doit jouer. C’est à nous de déjouer les pièges et de faire notre tâche. Bien sûr, cela ne sera pas facile parce que le pouvoir va essayer de nous bloquer la route. Mais cela ne nous inquiète pas du tout. En effet, les Burundais connaissent bien leurs partis politiques et sont prêts à voter pour celui qu’ils veulent. Ce n’est pas la présence quotidienne auprès des villageois qui va déterminer celui qui va gagner mais le programme à présenter.

Le directeur général de l’INSS ne préside pas le Conseil d’administration de cette société publique mais il en est membre. Pour faire partie d’un Conseil d’administration d’une entreprise quelconque, il faut un décret. C’est ce que confirme le président du parti FNL : « Au moment de ma nomination, on a oublié de décréter cela. J’espère que l’on va le faire parce que je suis membre d’office de ce conseil. » Le directeur général de l’INSS a aussi le droit de siéger aux Conseils d’administration de la SOCABU et de la BANCOBU voire de les présider.
« Mais il faut que la nomination par le Président de la République soit là pour que je puisse jouir de ce droit », insiste-t-il.

Interview par Iwacu-burundi.org

1 comment:

Anonymous said...

Je suis entièrement d'accord avec ton analyse, en haut de l'interview, mais encore plus moi je pense que le leader des FNL Agathon Rwasa a tout simplement signé sa mort politique en acceptant ce poste technique de directeur général de l'INSS.
Pour quelqu'un qui a toujours dit se battre pour les hutus, qu'est ce qu'il est allé faire à l'INSS. Combien de hutus, ceux là qu'il disait vouloir libérer sont affiliés à l'INSS? Bref, cela nous montre la vraie raison des années de lutte de ce mouvement, le ventre et les postes juteux!!
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